Adler, et la conscience européenne
Un amateur de géopolitique ne peut que lire, chaque semaine, la chronique d'Alexandre Adler dans le Figaro. Au-delà d'un style boursoufflé, il s'y dit toujours des choses intéressantes, même si on peut (s'il faut, d'ailleurs) ne pas partager toutes ses analyses.
On connaît ses thèses :
- une vision néo-réaliste de l'EUrope, donc puissance, qui le conduit à soutenir un élargissement à l'est (Russie et Turquie incluses)
- une compréhension des dynamiques modernistes au Moyen-orient fondée sur une alliance des cercles rénovateurs turcs et iraniens pour tansformer la région.
La chronique de cette semaine traite de l'Europe, ou plus exactement, de "la conscience européenne en construction". Il faut donc en rendre compte dans ce site, car il s'agit directement de notre sujet.
Il commence d'abord par une citation de Hegel, car Adler cite souvent Hegel. Celle-ci est tirée de "la raison dans l'histoire" que je suis en train de lire, vous le savez, je vous en reparlerai. Or donc, les peuples ont une âme, ou peu s'en faut.
Mais l'âme de l'Europe est en train de s'évanouir, à force de ne pas vouloir s'exprimer. Adler explique que "suite à l'effondrement suicidaire des ambitions prométhéennes de l'Europe de 1914 à 1950", "l'excès de thérapie est en train de nous faire attraper une maladie nosocomiale de langueur, peut-être fatale à terme".
Je ne peux que partager ce point de vue.
En revanche, je ne le suis pas quand il affirme qu'il faut élargir l'Europe à la Russie et à la Turquie.
D'abord, parce que je pense qu'il faut des limites à l'Europe (ça y est, c'est dit, j'ai fait mon outing), et que Turquie et Russie, pour moi, n'en font pas partie complètement. (Je sais qu'en disant ce 'complètement,', j'ouvre la voie au débat. Mais si les choses étaient simples, il n'y aurait pas de problèmes, et on s'ennuirait).
Ensuite parce que l'élargissement sans fin me semble contradictoire avec la notion d'Europe puissance, qui sous-tend les vues adleriennes.
L'élargissement sans fin, c'est l'utopie kantienne de la paix universelle. Mais nous voilà revenus dans la philosophie......
On connaît ses thèses :
- une vision néo-réaliste de l'EUrope, donc puissance, qui le conduit à soutenir un élargissement à l'est (Russie et Turquie incluses)
- une compréhension des dynamiques modernistes au Moyen-orient fondée sur une alliance des cercles rénovateurs turcs et iraniens pour tansformer la région.
La chronique de cette semaine traite de l'Europe, ou plus exactement, de "la conscience européenne en construction". Il faut donc en rendre compte dans ce site, car il s'agit directement de notre sujet.
Il commence d'abord par une citation de Hegel, car Adler cite souvent Hegel. Celle-ci est tirée de "la raison dans l'histoire" que je suis en train de lire, vous le savez, je vous en reparlerai. Or donc, les peuples ont une âme, ou peu s'en faut.
Mais l'âme de l'Europe est en train de s'évanouir, à force de ne pas vouloir s'exprimer. Adler explique que "suite à l'effondrement suicidaire des ambitions prométhéennes de l'Europe de 1914 à 1950", "l'excès de thérapie est en train de nous faire attraper une maladie nosocomiale de langueur, peut-être fatale à terme".
Je ne peux que partager ce point de vue.
En revanche, je ne le suis pas quand il affirme qu'il faut élargir l'Europe à la Russie et à la Turquie.
D'abord, parce que je pense qu'il faut des limites à l'Europe (ça y est, c'est dit, j'ai fait mon outing), et que Turquie et Russie, pour moi, n'en font pas partie complètement. (Je sais qu'en disant ce 'complètement,', j'ouvre la voie au débat. Mais si les choses étaient simples, il n'y aurait pas de problèmes, et on s'ennuirait).
Ensuite parce que l'élargissement sans fin me semble contradictoire avec la notion d'Europe puissance, qui sous-tend les vues adleriennes.
L'élargissement sans fin, c'est l'utopie kantienne de la paix universelle. Mais nous voilà revenus dans la philosophie......