Conseil des ministres européens de la défense

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Un Conseil des ministres européens de la défense s'est tenu le 26 mai à Bruxelles.

Le sujets évoqués ont été nombreux. Outre les opérations en cours, je note le lancement d'une opération RSS (réforme du secteur de la sécurité) EUSSR en Guinée : il y en avait déjà une au Congo, et l'ouverture d'une deuxième mérite attention car l'UE développe là un vrai savoir-faire, qui suscitera forcément de l'envie du côté de l'OTAN. Peu d'hommes, beaucoup de conseil technique et surtout des financements....

Il se confirme que la mission EULEX Kossovo patine beaucoup. En clair, les Russes bloquent en disant que la seule légitimité vient des NU (résolution 1244) et donc que seule la MINUK est valide. EUlex ne peut la remplacer qu'avec l'accord des NU, qui ne sera pas accordé par Moscou.
Et là où la géopolitique classique intervient, c'est sur la question du tuilage : il faut faire coexister les deux, mais comment? Si on met EULEX au sud et MINUK au nord, c'est avaliser une forme de partition, impensable compte-tenu des obsessions européennes (cf. billlet). D'où une division fonctionnelle. Mais si vous laissez les douanes, par exemple, à la MINUK, cela a aussi des conséquences géographiques qui sont loin d'être innocentes. Devant le blocage, EULEX ne se déploie pas et seuls les précurseurs (300 sur 3000) continuent sur place à travailler. Le général de Kermabon peut donc encore attendre...

M. Solana a fait également un rapport sur le renforcement de l'état-major européen en matière de planification : pas d'échos là-dessus, malheurueusement.

Outre les priorités françaises pour la présidence française de l'UE (sécurité énergétique, défense, PAC et immigration, sans compter le lancement de l'union pour la Méditerranée), M. Kouchner a annoncé trois "ambitions" : entrée en vigueur du traité de Lisbonne, défis de la monidalisation, diplomatie européenne "aux moyens et ambitions renovuelés". C'est-à-dire désigner le président du Conseil européen et le futur haut-représentant, mais aussi les fodnations du nouveau service européen de relations extérieures.

B. Kouchner a aussi évoqué la relance de l'Europe de la défense et la création "d'un pilier européen" dans l'OTAN. Le retour au goût du jour de l'expression est symptomatique, et probablement maladroit : cela fait plusieurs décennies que les Américains refusent l'émergence d'un caucus européen, et l'IESD de 1996 a été avalisée justement parce qu'il n'y avait pas de séparation organique d'un commandement "européen" au sein de la structure intégrée.

La proposition britannique de partage des hélicoptères emble recevoir de l'intérêt, notamment en Europe de l'est, pourtant traditionnellement sceptique en matière d'Europe de la défense. Mais il faut avancer prudemment, en laisssant les Irlandais voter au référendum de ratification, et G. Brown sortir de son impasse politique et réussir à faire ratifier le traité. D'où la prudence actuelle des déclarations. Et l'improbabilité, aujourd'hui, d'une centre européen de planification, quels que soient les vélléités françaises.

En conclusion, un conseil contrasté, avec quelques petites avancées et pas mal de sur-place.

Olivier Kempf

Publié dans Europe - PESD - PSCD

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