Carte militaire : quelques considérations pas sérieuses

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Bien. Maintenant que la carte militaire a été rendue publique, on va pouvoir en parler tranquillement. Heureusement que la réforme constitutionnelle est passée (voir ici) car sinon, il aurait fallu attendre encore deux mois (voir ici) !!    
  (;-)))))))
Et une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, la "traque" (sic!) de Surcouf étant désormais terminée (voir ici), chacun a désormais le droit de penser.
Ouf !

Et d'abord, les commentaires que je ne ferai pas, car ils n'appartiennent pas à la géopolitique :
1/ est-ce pertinent ? je m'en fiche. Enfin, ici. Car si on entre là-dedans, on  dévie très vite vers le café du commerce, regardez les commentaires chez JDM. Soûlant.

2/ Est-ce de l'aménagement du territoire, en a-t-on tenu compte, etc ? Or, déjà que je ne veux pas faire de géographie politique, ce n'est pas pour faire de la politique géographique : car au fond, l'aménagement du territoire, ce n'est pas autre chose.

3/ Est-ce que ça a un rapport avec la couleur politique de l'élu du coin? et quelles conséquences sur le vote ?
Bitche vote à droite, Nantes à gauche. Même résultat. Il y aura tout un tas de gens qui vont analyser ça dans les détails. Bravo, je lirai avec intérêt.
Mais c'est quelque chose entre de la science politique (carte électorale) et de la géographie politique. Et je vous dis que je n'en ferai pas.
Na !

Car ici, c'est un blog sérieux, Môssieur.

Donc, les commentaires que je ferai seront géopolitiques.

Mouais. Il fait le malin.

Faut dire, il n'y en a pas beaucoup. Essayons quand même quelques considérations médiocres (je sais, je sais).

1/ D'abord, tout le monde note l'amincissement de l'est. Du style, "sortir du dispositif de 1870". Je remarque quant à moi que la région parisienne est drôlement touchée : ce n'est pas "Paris et le désert français", mais "Paris ou le désert militaire".
Comme le symbole d'une désaffection ?

2/Je note que le sud est épargné.
Donc, l'air de rien, c'est cohérent avec le LB, qui nous affirmait un axe Marseille Djibouti. (voir ici). La carte militaire correspond à des besoins. Ou plutôt, à des besoins géographiques, quand le dispositif précédent aait été pensé dans le cadre de la professionnalisation (on avait dispersé les unités pour favoriser le recrutement) : car il ne faut pas croire que ceux qui nous ont précédé n'ont été que des abrutis.

3/ Les deux éléments précédents suggèrent quelque chose qui était subliminal dans le LB : moins d'Europe, et plus de sud-est. A cause de l'énergie. A cause de la Méditerranée. à cause de l'Iran.
Mais moins d'Europe. Ce qui peut expliquer le point suivant.

4/ Car cette carte est l'occasion d'un nouvel accroc à l'axe franco-allemand. Je récapitule :
Discours français : Messieurs les Allemands, vous ne voulez pas engager la BFA en opération, les unités françaises en Allemagne sont un lointain héritage de l'occupation post-Yalta, c'est dorénavant terminé, soyons pragmatiques : soit ça sert à qq chose (l'Afghanistan?), soit on rentre car ça coûte , mais ça coûte...
Discours allemand : Non mais comme vous y allez, et le symbole alors, déjà qu'on a rattrapé le coup sur l'affaire de l'UPM, pensez un peu à l'Europe.
Discours français : ben si c'est du symbole, chiche, alors il y a une unité allemande qui vient s'installer en France, à titre d'échanges de bon procédé, quel merveilleux symbole.

Tout ça au moment de la PFUE, et alors qu'on dit à tout le monde qu'il faut des avancées sur l'Europe de la défense.

Il y a quelque chose qui m'échappe.

Pas vous ?

Enfin, ce n'étaient que des considérations pas sérieuses.

Olivier Kempf

Publié dans France

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B
Je partage tout à fait votre avis.<br /> <br /> Ce qui revient à dire que "l'Europe", dans les faits est un +simple+ traité international.<br /> <br /> Les Etats s'y engagent, mais cet engagement n'est pas contraignant. Pourtant, le Traité est en vigueur et il devrait avoir force de droit supranational.<br /> <br /> Donc, le problème européen est, d'abord, au niveau des Etats. Jeu de dupes ?
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B
Tout d'abord (c'est mon premier message ici) bonjour.<br /> <br /> Deuxièmement, congratulations pour le blog, vraiment excellent (et merci à Arnaud de l'avoir conseillé sur le sien).<br /> <br /> Enfin, pour l'Europe de la Défense, je voulais simplement rappeler que le traité de Maastricht dit<br /> « L'Union se donne pour objectifs:<br /> - de promouvoir un progrès économique et social équilibré et durable, notamment par la création d'un espace sans frontières intérieures, par le renforcement de la cohésion économique et sociale et par l'établissement d'une union économique et monétaire comportant, à terme, une monnaie unique, conformément aux dispositions du présent traité;<br /> - d'affirmer son identité sur la scène internationale, notamment par la mise en œuvre d'une politique étrangère et de sécurité commune, y compris la définition à terme d'une politique de défense commune, qui pourrait conduire, le moment venu, à une défense commune;<br /> - de renforcer la protection des droits et des intérêts des ressortissants de ses États membres par l'instauration d'une citoyenneté de l'Union;<br /> - de développer une coopération étroite dans le domaine de la justice et des affaires intérieures;<br /> - de maintenir intégralement l'acquis communautaire et de le développer afin d'examiner, conformément à la procédure visée à l'article N paragraphe 2, dans quelle mesure les politiques et formes de coopération instaurées par le présent traité devraient être révisées en vue d'assurer l'efficacité des mécanismes et institutions communautaires.<br /> <br /> Donc, la question géostratégique est pourquoi les Etats membres, qui ont approuvé et ratifié à l'unanimité le texte, on fait le choix de ne pas le mettre simplement en application ?
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<br /> Bonjour et bienvenue.<br /> Pour répondre : parce qu'il s'agissait des intentions, sincères à l'époque. Qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. Et que que la sincérité de l'époque doit faire face aux nouvelles<br /> circonstances.<br /> QU'enfin, l'objet du "sans-frontières" est aujourd'hui remis en cause, me semble-t-il.<br /> <br /> <br />
E
L'Europe de la Défense : j'ai toujours pensé qu'elle ne se ferait que dans la douleur. Il faudra une menace importante, un conflit majeur, ou une catastrophe pour dépasser toutes nos querelles à quatre sous.
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O
Cela peut paraître curieux mais ce n'est peut être pas incohérente, le BFA restera de toute façon une exception en Europe, ce n'est sans doute pas le visage d'une future coopération européenne qui se joue plutôt au niveau des équipements et des états-majors.<br /> <br /> <br /> Dans ce contexte, le BFA fait sans doute figure de gadget coûteux et inutile puisque impossible à déployer. C'est aussi symptomatique d'une nouvelle attitude débarrassé de la vielle naïveté "européenne" sur la réconciliation et tout le blablabla. Cela correspondrais au style pragmatique et un peu brutal du président.<br /> <br /> L'autre hypothèse, (mais je n'ose y croire bien entendu) c'est que le discours sur la défense européenne sert à faire avaler la réintégration dans le commandement intégré de l'OTAN. Au fond, le pouvoir politique ne croit pas qu'une défense européenne soit possible ni même souhaitable. Le BFA est donc encore plus inutile.
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F
Des soldats allemands en France ? Mine de rien, il y a plus longtemps eu de soldats étrangers chez eux au cours du XXe S que le contraire et de l'eau à passer sous les ponts depuis le IIIe Reich, et vu leur solde, les commercants de la ville ou seraient installé ceux ci y gagneront au change - Et cela ferait une rentrée de devises bienvenu en ces temps de crise - :)
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