Turquie-Arménie (suite)
Le nouveau rapprochement entre la Turquie et l'Arménie se poursuit, sous la houlette des démocrates-musulmans de l'AKP (voir ici).
C'est donc la continuation d'un changement que j'avais repéré il y a trois mois (ici).
Il y a ainsi une ligne AKPiste de rapprochement avec l'Arménie : seuls des musulmans pouvaient faire le geste vers le voisin chrétien !
Cela traduit aussi la nouvelle ifnluence régionale qu'a réussi à gagner Ankara : comme intermédiaire entre Israël et la Syrie, avec l'Arménie (malgré la poursuite des liens avec l'Azrbaidjan), voire au moyen d'une certaine décrispation sur le dossier chypriote.
Tout ceci explique, aussi, pourquoi les kémalistes vont faire chuter l'AKP, malgré les craintes du toujours excellent Vincent Jauvert (ici : blog à lire tous les jours, messeigneurs).
Et c'est dommage, car cela radicalisera évidemment le peuple turc qui avait voté à 47% pour l'AKP. Mais cela, les kémalistes le savent, puisqu'ils pratiquent une stratégie de rupture, donc d'aggravation.
Il restera à savoir si le remplaçant de l'AKP, qui remportera ensuite les élections, gardera la même modération que l'on observe aujourd'hui chez Erdogan.
Tentons une lecture adlérienne de la zone :
Sursaut désespéré de kémalistes dépassés, littéralement de l'ancien monde disparu, tout comme Ahmadinedjad est leur pendant en Iran, lui aussi en train de se faire circonvenir par des forces modernes (car je ne veux pas dire progressistes) qui accouchent d'un XXI° siècle qui sera, peut-être, moins sanglant dans le Moyen Orient qu'on ne le prétend usuellement (je suis assez content de moi : la phrase est longue comme chez Alexandere Adler, on s'y tromperait !).
Le nouvel axe relie Erdogan à Rasfandjani ! comme l'ancien relie la cour constitutionnelle turque, laïcarde, à l'ultra Ahmadinedjad.
Et Béchir Assad ne s'y est pas trompé, qui bouge au moment opportun.
Tout ceci est passionnant.
Olivier Kempf