Le coût du BAM

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1/ Je mets la dernière main au spécial OTAN de Défense Nationale et Sécurité Collective, que nous allons publier en novembre. Du coup, je vous signale un auteur excellent que j’avais repéré dans Le Monde Diplomatique il y a quelques mois (voir mon billet ici) : Olivier Zajec nous offre un très bon article sur « l’Otan et le bouclier anti-missile ».

 

2/ J’en tire ceci :

« L’alliance est de fait suffisamment ambivalente par nature pour que l’Europe de l’ouest puisse y voir de son côté un moyen d’européaniser le débat antimissile, et les Européens de l’est une chambre d’enregistrement qui légitimera après coup leur cavalier seul atlantiste [leur adhésion bilatérale au BAM], en le transformant en préoccupation commune ». : en une phrase, tout le débat européen sur le bouclier antimissile est résumé. Car c’est un débat intra européen plus que transatlantique, les Etats-Unis ayant chois depuis fin 2006 la voie bilatérale, ce qui avait en son temps provoqué l’ire de M. Poutine à la Wehrkunde.

 

3/ Surtout, cela m’amène la réflexion suivante : le débat otanien distingue une défense de théâtre (qui est à notre portée) d’une défense de territoire, qui paraissait déjà extrêmement dispendieuse.

Or, la crise financière actuelle, les sommes énormes que les gouvernements vont devoir débourser pour gager les pertes des banques, enfin l’inévitable récession économique devraient affecter les budgets publics de part et d’autre de l’Atlantique.

Du point de vue européen, cela sera certainement un argument essentiel pour éviter de s’engager dans un programme antimissile dont l’utilité fait débat.

Le prétexte sera imparable.

 

Olivier Kempf

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