Penser l’affaire Gougenheim
C’est déjà un article de Roger Pol Droit dans Le Monde des livres (voir mon billet) qui nous l’avait fait découvrir (voir ici mon compte-rendu) : « Aristote au Mont Saint Michel » de Stéphane Gougenheim est le livre qui aura provoqué LE débat de l’année.
Le Monde des Livres revient sur l’affaire, dans un article équilibré (ici) :
Tout d’abord parce qu’il rend compte du débat universitaire soulevé par ce livre : est-ce un livre exact ? répond-il au canon de la discipline ou est-il un ouvrage de propagande ?
Mais aussi parce qu’il amène à poser la vraie question : plus que le caractère scientifique du livre, le problème n’est-il pas justement qu’on en parle, et qu’il fasse débat ? Et qu’en fait, plus qu’un problème historique, plus qu’un problème épistémologique, le problème n’est-il pas d’abord politique ? Ou plutôt, celui des rapports de l’histoire avec la politique.
Or, depuis la loi Taubira, ce débat là ne cesse d’être posé, ainsi qu’on peut s’en rendre compte à la lecture hier de la tribune de Mme dans Le Monde (ici).
En fait, le débat porte sur l’association de l’histoire au « roman national ». Ou, pour parler en termes géopolitiques, à la représentation que nous autres, Français, nous faisons de notre pays. Il ne s’agit donc plus d’histoire, ni d’épistémologie, ni même de politique : mais en fait d’une question profondément géopolitique. Et c’est pour cela que l’affaire Gougenheim est intéressante.
Olivier Kempf