L'OTAN au Pakistan ?
Grâce à l'excellent Victor Fèvre (voir ici), je découvre ce rapport d'un laboratoire d'idées américain, conseillant le futur président sur la relation avec l'Allemagne.
On y lit l'hypothèse ouverte d'une nouvelle mission de l'OTAN au Pakistan (p. 16) :
"Additionally, while burden-sharing means sharing all the burdens, Germany’s expertise in economic and democratic development could be very valuable to the U.S. and the mission in Afghanistan. For example, Germany should be held to its commitments in police training. Additionally, developments in Pakistan have shown that this country might become the next arena in NATO’s mission. Germany could use its expertise in civil societybuilding to help prevent a collapse of the government and a civil war in Pakistan, a country that has nuclear weapons. German and European experts in areas of rule of law, education, and civil institution building in the region would be of great value. Tying this discussion with Germany into the strategic debate in NATO and in the country itself will also make it easier for German politicians to win public support".
Ainsi, voici le scénario tel qu'on le pense du côté du Pentagone :
le nouveau président, probablement B. Obama, va donner la priorité à l'Asie centrale (voir mes billets de dénbut août sur l'ISI ici et sur le basculement Irak-Afghanistan ici). Pour cela, il va s'appuyer sur les Européens. L'OTAN sera l'outil adapté car il permettra de démonter que l'Amérique a abandonné l'unilatéralisme. En ouvrant une mission de police (type EULEX ou EUJUST ou EUPOL), on permet de créer un "Berlin +" à l'envers , c'est-à-dire d'utiliser les capacités de l'UE que n'a pas l'Otan, tout en laissant à celle-ci la direction politique de la crise, grâce à "l'approche globale" (comprehensvie approach). Il y aurait donc une mission militaire en Afghanistan, sous direction otano-américaine (fusion de la FIAS et d'OEF?) et une mission plus civile au Pakistan voisin, permettant ainsi aux Européens de montrer qu'ils veulent s'engager dans la crise.
Ce scénario sera celui proposé par les Américains au sommet de Strasbourg-Kehl. Et bien sûr, la France saisira l'occasion pour expliquer que la PESD y trouve son compte et qu'elle soutient le projet. Et pour cela, qu'elle réintègre l'Otan.
Le nouveau cours Obamien permettra à chacun de sortir de l'impasse actuelle "par le haut".
Vous verrez.... !
Olivier Kempf