Le monde en 2025
Dans le Monde de samedi, on remarque une très bonne page « planète » (qui devrait intéresser tout amateur de géopolitique pour ses regards transverses).
Je note bien sûr l’article d’Hervé sur « les Etats-Unis décrivent leur futur affaiblissement », qui rend compte d’un rapport du National Intelligence Council. Ce rapport de prospective essaye de décrire le monde en 2025.
1/ Le lecteur habituel d’EGEA n’y découvrira pas forcément de grandes nouveautés : le glissement du pouvoir économique de l’occident à l’orient est déjà entamé depuis dix ans. Le pic pétrolier est une hypothèse maintenue, et la pénurie d’eau une certitude. La démographie mentionne le vieillissement de la Chine, facteur bien souvent ignoré dans nos analyses sur les triomphes chinois. Le terrorisme sera en retrait, même si le rapport maintient que la prolifération nucléaire demeurera inquiétante.
2/ Hervé insiste beaucoup sur le risque de déséquilibre climatique irréversible : c’est normal, il est spécialisé dans l’environnement, et il est déjà remarquable que des « environnementalistes » fassent la démarche de s’intéresser à la géopolitique.
La nécessité d’un couplage intellectuel entre les deux visions s’affirme de jour en jour. Je suis heureux que nous y contribuions un tant soit peu (même si, pour le coup, cet article lui revient totalement et si je ne suis absolument pas intervenu) (voir ici mon billet sur notre contribution).
3/ Pour le reste, je note que le rapport prédit un affaiblissement des Etats-Unis : ce qui ne veut pas dire que les Etats-Unis deviendront une puissance de second rang. Seulement qu’ils rentreront dans le rang et ne domineront plus la monde aussi nettement qu’ils l’ont fait au XX° siècle. Ce déclin relatif est inéluctable et déjà entamé. Le dire ne signifie pas qu’on est anti-américain, ou défaitiste, ou qu’on mésestime leur capacité de maintien : juste qu’objectivement, leur puissance relative aura diminué, même si elle demeurera dans le peloton de tête. Ceci pour préciser mes réponses à certains commentaires précédents sur la question.
Olivier Kempf