Quelques éléments géohistoriques sur l'Italie
Poursuivant ma lecture de l'histoire de l' Italie (voir déjà ici), j'en tire quelques éléments géohistoriques, bien évidemment sujets à débat (j'attends les commentaires de Claudio avec intérêt).
1/ On oppose souvent Athènes à Spartes comme exemple de la domination navale sur la puissance terrestre; c'est d'ailleurs souvent le fait de l'école américaine ; on remarque rarement que Rome la terrestre a vaincu Carthage la maritime. La thalassocratie peut perdre. Même si après, Rome est devenu aussi une puissance navale - mais par apprentissage.
2/ Quand on lit l'ascension de César puis d'Auguste, on voit l'émergence d'une classe équestre, contre la nobilitas traditionnelle, mais s'affranchissant du peuple (les popolares) dont elle est issue : cela fait incontestablement penser à l'essor de la bourgeoisie au XVIII°, face à la réaction nobiliaire.
3/ Remarquer le rôle de l'armée dans la dévolution du pouvoir à Rome. C'est "le secret de l'empire", selon Tacite. Rome, c'est d'abord une armée. La comparaison avec Washington est flagrante.
4/ L'Italie est une presqu'île : elle a pourtant été soumise à tant d'influences, notamment après la chute de Rome. Et en fait, dès la puissance de Rome.
5/ Ne pas oublier l'origine romaine de la civilisation urbaine : on la date de la fin du Moyen-âge : elle est bien plus ancienne.
6/ L'invasion du nord de l'Italie, par les Lombards, à compter du VI° s, ne modifia pas la base ethnique de l'Italie du Nord. Elle la retira simplement de l'influence byzantine, fort vivace par ailleurs : la Rome d'Orient voulait se réétablir sur la péninsule. Les Lombards ouvrirent en fait l'Italie à l'influence franque, puis germanique. Le SERG (Saint Empire Romain Germanique) est autant romain que germanique, contrairement à ce qu'on croit en France où onne voit que l'héritage de Charles Quint puis des Hasbourg.
Ensuite, la tripartition nord-centre-sud se bâtit avec la mise en place des Etats du pape, qui isolent le sud de l'évolution du Nord.
O. Kempf
1/ On oppose souvent Athènes à Spartes comme exemple de la domination navale sur la puissance terrestre; c'est d'ailleurs souvent le fait de l'école américaine ; on remarque rarement que Rome la terrestre a vaincu Carthage la maritime. La thalassocratie peut perdre. Même si après, Rome est devenu aussi une puissance navale - mais par apprentissage.
2/ Quand on lit l'ascension de César puis d'Auguste, on voit l'émergence d'une classe équestre, contre la nobilitas traditionnelle, mais s'affranchissant du peuple (les popolares) dont elle est issue : cela fait incontestablement penser à l'essor de la bourgeoisie au XVIII°, face à la réaction nobiliaire.
3/ Remarquer le rôle de l'armée dans la dévolution du pouvoir à Rome. C'est "le secret de l'empire", selon Tacite. Rome, c'est d'abord une armée. La comparaison avec Washington est flagrante.
4/ L'Italie est une presqu'île : elle a pourtant été soumise à tant d'influences, notamment après la chute de Rome. Et en fait, dès la puissance de Rome.
5/ Ne pas oublier l'origine romaine de la civilisation urbaine : on la date de la fin du Moyen-âge : elle est bien plus ancienne.
6/ L'invasion du nord de l'Italie, par les Lombards, à compter du VI° s, ne modifia pas la base ethnique de l'Italie du Nord. Elle la retira simplement de l'influence byzantine, fort vivace par ailleurs : la Rome d'Orient voulait se réétablir sur la péninsule. Les Lombards ouvrirent en fait l'Italie à l'influence franque, puis germanique. Le SERG (Saint Empire Romain Germanique) est autant romain que germanique, contrairement à ce qu'on croit en France où onne voit que l'héritage de Charles Quint puis des Hasbourg.
Ensuite, la tripartition nord-centre-sud se bâtit avec la mise en place des Etats du pape, qui isolent le sud de l'évolution du Nord.
O. Kempf