Clausewitz (Livre II, chap. 3) « Art de la guerre ou science de la guerre ».
Dans ce petit chapitre, Clausewitz s’interroge sur le qualificatif à donner à la guerre : art ou science.
1/ Le débat me paraît daté. Pour CVC, « la science est un savoir pur, l’art intervient quand on vise la puissance d’agir » (p. 134).
« Créer et produire, c’est le royaume de l’art ; rechercher et savoir, c’est celui de la science. La conclusion s’impose : il vaut mieux parler d’art de la guerre que de science de la guerre » (p. 135). Mais « nous affirmons derechef que la guerre n’est ni un art ni une science au sens propre ». En fait, il faut la comparer « au commerce » (p. 136).
2/ Tout ça paraît bien confus. S’agit-il de reprendre la citation de Napoléon : « la guerre est un art simple et tout d’exécution » ? (d’ailleurs, si un lecteur pouvait me communiquer la référence exacte de cette parole... et si un autre savait si CVC la connaissait).
Oui, mais un art alors que CVC cherche sans cesse à concevoir une théorie de la guerre, et qu’il a eu tant de mal, dans le chapitre précédent, à justifier l’aspect théorique de son discours...
3/ Reprenons la distinction entre stratège et stratégiste : l’un agit, l’autre analyse et conçoit. L’un met en pratique, l’autre théorise. Une général est souvent un stratège, même si on a connu des généraux qui n’étaient pas stratèges, mais stratégistes (Beauffre, Gallois, ...).
4/ Le plus intéressant, dans ce chapitre, tient en fait à la comparaison de la guerre au commerce. Dans tous les sens du mot : le commerce des hommes (leur dialogue) mais aussi le commerce mercantile « conflit entre intérêts et actions humaines » : nous voici revenus au domaine de l’action....
O. Kempf