Hypothèses proche-orientales (Gaza et ses suites)
Je récris sur Gaza, qui est décidément l'affaire de ce début d'année. Voir aussi ici et ici. Et ici.
Plusieurs hypothèses, et scénarios/ Non que je les approuve, mais il s'agit juste de les émettre.
Scénario 1 : la stricte proportionnalité
Plutôt que d'engager une guerre contre le Hamas, Israël n'aurait-il pas pu adopter une autre tactique : celle de la stricte proportionnalité ?
Je m'explique. Ce qui est officiellement en cause, dixit (dixeunt) les objectifs officiels de Tel Aviv, c'est de faire cesser les tris de roquettes de la bande de Gaza sur le territoire israélien( au passage, cela revient à reconnaître que Gaza n'est plus le territoire israélien : l'a-t-on suffisemment remarqué ?).
D'où : à chaque roquette tirée, on répond par une roquette tirée, aléatoirement et aveuglément, sur la bande de Gaza.
Cela répond à la question de la (dis)proportion du cycle action/réaction, auquel on ne cesse d'assiter dans la région depuis des années. Ou plutôt, il s'agit de rompre avec le cycle bien connu de nos bons vieux révolutionnaires en peau de lapin : provocation/répression/ mobilisation (souvenez-vous mai 1968). Scénario qui prouve, au passage, que le Hamas n'est pas aussi islamique qu'on le dit, et est bien nourri de tout un fond de pensée archéo-révolutionnaire (et donc laïque) de l'arabisme de papa (mais cela, c'est un paradoxe qui n'est qu'apparent).
Poursuivons le raisonnement : cela a l'avantage d'une proprtionnalité décléle dans le temps, qui fait systématiquement peser l'initiative sur le Hamas, dans l'inversion du bon vieux dilemme du prisonnier. En clair, le jour J, le Hamas tire 120 roquettes. A J+1, Israël tire 120 roquettes, peu importe ce que tire ce même jour le Hamas. Car si le Hamas tire 80 ou 500 à J+1, Israël tirera 80 ou 500 à J+2. Et ainsi de suite.
Cette proportionnalité décalée permet donc de faire porter la responsabilité des massacres aveugles sur l'autre, tout en partageant strictement avec lui son statut de victime. Dans la guerre médiatique dont je parlais, on est donc au moins autant victime que l'autre.
L'autre reçoit dès lors toute la pression de l'horreur des massacres : pression intérieure, ne nous y trompons pas ; pression extérieure de l'opinion internationale (oui, cette dernière expression n'a pas grand sens, je sais...).
A terme, logiquement, les tris de roquettes cessent.
Ah! oui, la loi du Talion n'est pas morale.
C'est l'inconvénient de cette solution.
Surtout, ce n'est pas une solution politique de réglement de la question de Gaza.
Scénario 2 L'indépendance de Gaza
Et si l'objectif politique d'Israël n'était pas de séparer Gaza de la Cisjordanie, de façon à avoir deux Etats palestiniens ? une cité Etat, type Singapour ou Honk Kong ou Monaco ou Dubaï ou (longue liste de cas) ; et de l'autre côté, un territoire exigu, mais d'un seul tenant.
L'un animé par le Hamas, l'autre par un Fatah remis en selle.
cela résoudrait pas mal de problèmes quant à la communication des territoires. dans le cas d'une Palestine unie (hypothèse courante du "retour aux frontières de 1967, sans apercevoir que beaucoup de choses ont changé depuis). Mais il faudrait qu'Israël accepte, effectivement, de faire la paix avec les deux Etats.
Et si elle reconnaissait unilatéralement Gaza ? Cela rebattrait sacrément les cartes diplomatiques, vous ne trouvez pas ?
Scénario 3 : le plus probable (je le dois à un auteur travaillant à Rome -non, pas Arnaud- qui ne souhaite peut-être pas que je le nomme ici)
Un cessez le feu intervient. Israël obtient des garanties de contrôle de l'axe Philadelphie (la ligne séparant Gaza de l'Egypte). Gaza fait semblant d'accepter pour aussitôt recommencer les tirs de roquette et mettre à mal le système de contrôle de Pjhiladelphie : par sa nuisance, il existe encore et donc vérifie le théroème : en guerre irrégulière, le nul est une victoire du défenseur. Il a donc la légitimité.
Du coup, il y a - ou pas - des élections en Palestine mais en tout état de cause, le Hamas prend le pouvoir sur l'ensemble de la Palestine, car c'est le seul légitime.
Simultanément, Nétanhyaouh gagne les élections et tente une coalition nationale avec Kadima et les travaillistes, afin d'obtenir une négociation avec la Syrie.
Mais que faire avec le Hamas ? négocier ? ou repartir au clash ?
Bon, voilà des scénarios qui ne valent pas grand chose, j'en conviens.
Olivier Kempf
Plusieurs hypothèses, et scénarios/ Non que je les approuve, mais il s'agit juste de les émettre.
Scénario 1 : la stricte proportionnalité
Plutôt que d'engager une guerre contre le Hamas, Israël n'aurait-il pas pu adopter une autre tactique : celle de la stricte proportionnalité ?
Je m'explique. Ce qui est officiellement en cause, dixit (dixeunt) les objectifs officiels de Tel Aviv, c'est de faire cesser les tris de roquettes de la bande de Gaza sur le territoire israélien( au passage, cela revient à reconnaître que Gaza n'est plus le territoire israélien : l'a-t-on suffisemment remarqué ?).
D'où : à chaque roquette tirée, on répond par une roquette tirée, aléatoirement et aveuglément, sur la bande de Gaza.
Cela répond à la question de la (dis)proportion du cycle action/réaction, auquel on ne cesse d'assiter dans la région depuis des années. Ou plutôt, il s'agit de rompre avec le cycle bien connu de nos bons vieux révolutionnaires en peau de lapin : provocation/répression/ mobilisation (souvenez-vous mai 1968). Scénario qui prouve, au passage, que le Hamas n'est pas aussi islamique qu'on le dit, et est bien nourri de tout un fond de pensée archéo-révolutionnaire (et donc laïque) de l'arabisme de papa (mais cela, c'est un paradoxe qui n'est qu'apparent).
Poursuivons le raisonnement : cela a l'avantage d'une proprtionnalité décléle dans le temps, qui fait systématiquement peser l'initiative sur le Hamas, dans l'inversion du bon vieux dilemme du prisonnier. En clair, le jour J, le Hamas tire 120 roquettes. A J+1, Israël tire 120 roquettes, peu importe ce que tire ce même jour le Hamas. Car si le Hamas tire 80 ou 500 à J+1, Israël tirera 80 ou 500 à J+2. Et ainsi de suite.
Cette proportionnalité décalée permet donc de faire porter la responsabilité des massacres aveugles sur l'autre, tout en partageant strictement avec lui son statut de victime. Dans la guerre médiatique dont je parlais, on est donc au moins autant victime que l'autre.
L'autre reçoit dès lors toute la pression de l'horreur des massacres : pression intérieure, ne nous y trompons pas ; pression extérieure de l'opinion internationale (oui, cette dernière expression n'a pas grand sens, je sais...).
A terme, logiquement, les tris de roquettes cessent.
Ah! oui, la loi du Talion n'est pas morale.
C'est l'inconvénient de cette solution.
Surtout, ce n'est pas une solution politique de réglement de la question de Gaza.
Scénario 2 L'indépendance de Gaza
Et si l'objectif politique d'Israël n'était pas de séparer Gaza de la Cisjordanie, de façon à avoir deux Etats palestiniens ? une cité Etat, type Singapour ou Honk Kong ou Monaco ou Dubaï ou (longue liste de cas) ; et de l'autre côté, un territoire exigu, mais d'un seul tenant.
L'un animé par le Hamas, l'autre par un Fatah remis en selle.
cela résoudrait pas mal de problèmes quant à la communication des territoires. dans le cas d'une Palestine unie (hypothèse courante du "retour aux frontières de 1967, sans apercevoir que beaucoup de choses ont changé depuis). Mais il faudrait qu'Israël accepte, effectivement, de faire la paix avec les deux Etats.
Et si elle reconnaissait unilatéralement Gaza ? Cela rebattrait sacrément les cartes diplomatiques, vous ne trouvez pas ?
Scénario 3 : le plus probable (je le dois à un auteur travaillant à Rome -non, pas Arnaud- qui ne souhaite peut-être pas que je le nomme ici)
Un cessez le feu intervient. Israël obtient des garanties de contrôle de l'axe Philadelphie (la ligne séparant Gaza de l'Egypte). Gaza fait semblant d'accepter pour aussitôt recommencer les tirs de roquette et mettre à mal le système de contrôle de Pjhiladelphie : par sa nuisance, il existe encore et donc vérifie le théroème : en guerre irrégulière, le nul est une victoire du défenseur. Il a donc la légitimité.
Du coup, il y a - ou pas - des élections en Palestine mais en tout état de cause, le Hamas prend le pouvoir sur l'ensemble de la Palestine, car c'est le seul légitime.
Simultanément, Nétanhyaouh gagne les élections et tente une coalition nationale avec Kadima et les travaillistes, afin d'obtenir une négociation avec la Syrie.
Mais que faire avec le Hamas ? négocier ? ou repartir au clash ?
Bon, voilà des scénarios qui ne valent pas grand chose, j'en conviens.
Olivier Kempf