2009 : Géopolitique des ressources

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Je n'ai pas eu le temps d'écrire la série thématique d'articles sur 2009 qui s'ouvre, et j'en suis désolé.
Toutefois, je ne voulais pas oublier ce thème là.

Il est double : car je réfute la notion de géoéconomie (voir ici un billet d'août), et je ne parle que de géopolitique des ressources. Il y a bien évidemment énormément de choses à dire. Disons-en
succinctement quelques unes.

1/ La "conjoncture" économique est, chacun le sait, très grave. Les économistes nous disent qu'on échappera à la déflation. Je n'en suis pas convaincu, mais admettons. Je pense toutefois que le néo-capitalisme des deux dernières décennies est touché à mort. Ce qui ne veut pas dire que le 'capitalisme' soit lui-même mort. Mais je crois que la crise sera longue, car il faut purger l'économie d'endettement sur laquelle nous avons bâti la croissance de ces dernières années.
Or, la dette suppose la confiance (voir ici ce que j'écrivais le 8 octobre). Surtout, il va falloir (ré)-apprendre à ne consommer que ce que l'on gagne. Comme faisait grand-maman.
J'ai donc tendance à considérer que nous sommes dans une crise eschatologique. Et que 2009 ne nous apportera pas la solution, car cette dernière mettra beaucoup de temps à émerger. Autant de temps qu'il faudra "purger" le système financier du château de carte de dettes et d'emprunts qu'il a échafaudé. Plus d'une année en tout cas.

2/ Simultanément, on devrait assister à un lent mouvement de relocalisation des économies. Pour éviter les excès de la mondialisation, quitte à confondre la mondialisation des informations avec la mondialisation des échanges. Au risque d'un protectionnisme renforcé et de ses excès : la course au protectionnisme, dans un panurgisme  incontrôlé et donc excessif.

3/ La lutte pour les ressources ne va pas cesser pour autant. Ressources énergétiques ( la fameuse notion de "sécurité énergétique" va montrer ce qu'elle est réellement : une sécurité des approvisionnements énergétiques), ressources minières, et progressivement, ressources plus 'naturelles' : bois, terres, eau.

4/ Car l'économie et l'écologie sont la même chose : la gestion des "ressources rares".  La ressource la plus rare étant notre biosphère. Aussi faudra-t-il suivre avec la plus grande attention la conférence de Cpoenhague à la fin de l'année : la seule conférence internationale qui sera réellement déterminante pour notre avenir commun. Bien plus que le G20 de Londres, bien sûr.

5/ Faut-il aller pour autant jusqu'à la vision radicale et sociale de mon frère ? non, car j'y vois le recyclage de vieilles utopies du XIX° siècle.
Si le capitalisme, comme religion, est mort le 15 septembre 2008 (jour de la faillite de Lehman), il ne faut pas oublier que l'autre religion, le communisme, est morte le 9 novembre 1989.
Nous sommes vraiment entrés dans le XXI° siècle. C'est la grande nuvelle géopolitique de l'année. Et cela m'amène donc à dire que 2009 n'est que la première d'une nouvelle ère, d'un nouveau cycle géopolitique, qu'il faut appréhender et comprendre, car nous n'en connaissons pas tous les tenants, et donc pas tous les aboutissants.

O. Kempf
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N
<br /> Bonjour,<br /> De passage sur votre blog via l'annuaire d'over-blog.<br /> Je vous invite à découvrir un nouveau design + une série d'affiches pendant la durée des jeux Olympiques de Vancouver!<br /> http://www.nicolaslizier.com/article-creation-j-o-vancouver---joannie-rochette-45102861.html<br /> Je vous souhaite une bonne continuation sur votre site comme dans vos projets.<br /> A bientôt<br /> Nicolas graphiste au Canada<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Compliqué,cet article...Enfin,normal pour une personne agé de moins de 14ans..Merci de faire des article a la disposition de tous le monde!<br /> <br /> <br />
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J
Il se peut quevous soyez trop sévère à lé gard du dydtème libéral fondé sur la compétitio que l' on appelle le capitalisme . Rien n' a vraiment failli , lorsque sa régulation est prévue , régulation qui peut être fondée sur la responsabilité . Je crois toujours qu' il s' agit du système le plus fiable d' allocation des ressources . En cause dans cette crise , l' absence totale de régulation et d' organisme de compensation dan le système de gestion des credit default swap ? Ces assurances n'en étaient pas , puisqu' il n' a pas de possibilté de compensation et donc de contrepartie sérieuse et fiable . Le système a donc commencé à diverger , dès lors que le marché immobilier américain s' est retourné . Plus rien n' était prévu pour venie compenser ou assurer les établissements financiers détenteurs de produits titrisés issus des créances de financements risqués . Ce fut la première vague dont le système est sorti vivant ; avant de trembler devant les risques "souverains" à venir liés à la faiblesse de certains états face à leurs banques ou leurs situations économiques , je commence par trembler devant l' impact prochain des defauts sur CDS générés par l' effondrement de l' activité ( cf les prévisions de défaillance avancés par moodyes ). Comment les &tats vont-ils faire face , et avec quels moyens?
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<br /> Oui, comment vont faire les Etats? je pose la question sur mon nouveau blog que je vous incite d'aller consulter.<br /> O. Kempf<br /> <br /> <br />
T
Oui, je l'ai déjà vu, je l'ai découvert justement grâce à votre blog !
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T
Bonjour, j'ai découvert il y a peu votre blog ; je suis très intéressé par la géopolitique. J'ai un "webzine" consacré à l'histoire et je vous ai mis dans mes liens. Je vous invite à le visiter et, si vous le souhaitez, à le faire conaître en le mettant dans vos liens...<br /> <br /> Merci pour vos analyses sur les sujets d'actualité et continuez comme ça !
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O
<br /> Bienvenue à bord. Allez voir Historicoblog de Mantoux, il devrait vous intéresser.<br /> <br /> <br />