Amerigo, Zweig

Ici, il s'agit de son "Amerigo, récit d'une erreur historique" (voir références ici).
Il parle bien sûr d'Amerigo Vespucci, l'homme qui a donné son nom à l'Amérique.
Découvreur ? géographe ? imposteur ? En 120 pages, Zweig mène une enquête sérieuse, un an avant son suicide, alors qu'il vient juste de s'installer en Amérique du sud. Un livre aisé et plaisant, mais sérieux, qui nous révèle un des grands auteurs de la géopolitique, même s'il ne le savait pas.
Car "peut-être faudrait-il énoncer ce paradoxe que Colomb a découvert l'Amérique mais ne l'a pas reconnue, tandis que Vespucci ne l'a pas découverte mais l'a le premier reconnue pour ce qu'elle est : l'Amérique, un nouveau continent. Cet unique mérite reste attaché à sa vie, à son nom. Car jamais un acte n'est décisif par lui-même ; ce qui compte, c'est la connaissance de cet acte, et ses conséquences. Celui qui le raconte et l'explique devient souvent plus important pour la postérité que celui qui en est l'auteur et, dans le jeu imprévisible des forces de l'histoire, la plus légère impulsion peut produire lesplus énormes effets".
Il faut donc considérer cette "comédie du hasard" (grâce au talent littéraire de Zweig) et admettre que "Mundus Novus" et ses "Lettera di Amerigo Vespucci", deux fois une trentaine de pages, sont une oeuvre majeure de géopolitique.