Débat politique et intérêt stratégique
L’affaire d’Afghanistan suscite un débat nourri et public, tant sur les raisons de la guerre (pourquoi est-on là-bas ? ) que sur ses modalités (est-ce la bonne façon de conduire la guerre ?).
Ce débat est apparu à cause de l’émotion causée par le drame de Souraibi. Il est aussi dû à des conditions politiques qui ont changé. Car finalement, la révision constitutionnelle de juillet (voir mon billet) a également servi à quelque chose : réintroduire la stratégie dans le débat politique, et responsabiliser les députés. Or, ces événements et cette révision se conjuguent pour accentuer le soutien des autorités politiques aux armées, soutien qui avait fait débat au début de l’été.
Pour deux raisons :
- Au Parlement, par la responsabilité politique qui se traduira par le vote du 22 septembre et qui sera observé attentivement par l’opinion. Nul doute que cela facilitera, aussi, la discussion budgétaire de l’automne en la matière ;
- chez le président, le poids des conséquences de sa décision restera une charge psychologique, ce qu’il a d’ailleurs reconnu, expliquant à mots couverts que cela l’introduisait dans une dimension nouvelle de son métier d’homme d’Etat. Sa fonction n‘appartient plus pour lui à l’histoire politique, elle est désormais dans l’Histoire, avec son cortège de drames. La majuscule ajoutée change tout. Et nul doute que dorénavant il considérera différemment la chose militaire.
Cette double prise de conscience des autorités politiques, tant exécutives que législatives, me semble une conjonction rare qu’il importait de signaler. Car s’il est peu probable que l’on change, à court terme, de stratégie et notamment en Afghanistan, il est en revanche hautement probable que l’attitude politique soit modifiée. Cela est d’autant plus renforcé que la réapparition de la guerre aux confins de l’Europe intervient simultanément et réintroduit le risque de conflit, et la question nucléaire, sur le continent.
D’une certaine façon, le Livre Blanc fut publié deux mois trop tôt.
Olivier Kempf
Ce débat est apparu à cause de l’émotion causée par le drame de Souraibi. Il est aussi dû à des conditions politiques qui ont changé. Car finalement, la révision constitutionnelle de juillet (voir mon billet) a également servi à quelque chose : réintroduire la stratégie dans le débat politique, et responsabiliser les députés. Or, ces événements et cette révision se conjuguent pour accentuer le soutien des autorités politiques aux armées, soutien qui avait fait débat au début de l’été.
Pour deux raisons :
- Au Parlement, par la responsabilité politique qui se traduira par le vote du 22 septembre et qui sera observé attentivement par l’opinion. Nul doute que cela facilitera, aussi, la discussion budgétaire de l’automne en la matière ;
- chez le président, le poids des conséquences de sa décision restera une charge psychologique, ce qu’il a d’ailleurs reconnu, expliquant à mots couverts que cela l’introduisait dans une dimension nouvelle de son métier d’homme d’Etat. Sa fonction n‘appartient plus pour lui à l’histoire politique, elle est désormais dans l’Histoire, avec son cortège de drames. La majuscule ajoutée change tout. Et nul doute que dorénavant il considérera différemment la chose militaire.
Cette double prise de conscience des autorités politiques, tant exécutives que législatives, me semble une conjonction rare qu’il importait de signaler. Car s’il est peu probable que l’on change, à court terme, de stratégie et notamment en Afghanistan, il est en revanche hautement probable que l’attitude politique soit modifiée. Cela est d’autant plus renforcé que la réapparition de la guerre aux confins de l’Europe intervient simultanément et réintroduit le risque de conflit, et la question nucléaire, sur le continent.
D’une certaine façon, le Livre Blanc fut publié deux mois trop tôt.
Olivier Kempf