Clausewitz (Livre II, chap. 5) « La critique » (pp. 143-145)

Publié le

1/ Ce chapitre est le plus intéressant du Livre II, intitulé « De la théorie de la guerre ». Jusque là en effet, Clausewitz peinait à « théoriser », et nous peinions avec lui. Or, à la fin du chapitre précédent, CVC fendait l’armure en évoquant Iéna. Ce moment a dû le libérer, car le chapitre que voici est passionnant, avec notamment de très belles analyses de telles batailles de Napoléon, que l’amateur d’histoire militaire découvrira avec passion.

Long chapitre, également, puisqu’il court plus de vingt pages ! CVC l’articule en six sous-parties qu’il n’intitule pas, mais qu’il marque par un saut de ligne. C’est pourquoi j’étudierai ce fructueux chapitre en respectant cette articulation, et en ajoutant des sous-titres de mon fait.

 

2/ La première sous-partie a trait à « la méthode critique ». Car en fait, tout le chapitre vise à démontrer que la critique est la seule voie de la théorie de la guerre.

 

3/ « L’influence des vérités théoriques sur la vie pratique s’exerce toujours plus par l’intermédiaire de la critique que par celui de la doctrine » (p. 143).

« Trois fonctions différentes de l’esprit sont en jeu dans la narration critique. La recherche et l’établissement des faits historiques (...). Etablir le rapport entre causes et effets. C’est là la véritable recherche critique (...) L’évaluation des moyens employés » (p. 144).

Or, le critique fait face à une « difficulté extrinsèque insurmontable : on ne sait rien des causes véritables ». « C’est pourquoi la narration critique doit aller de pair avec la recherche historique ».

Mais il y a une autre difficulté : « à la guerre, les effets résultent rarement d’une cause simple, mais de la combinaison de plusieurs causes » (p. 145)

« Tant la recherche des causes que l’évaluation des moyens employés nous mènent à la théorie ».

A ce point là, le lecteur approuve et voit la cohérence avec ce qu’a affirmé CVC jusqu’ici. Pas de théorie surgissant de nulle part et préexistant à l’analyse. L’analyse (en bonne épistémologie, on dirait l’observation) fonde la critique, qui fonde la théorie.

 

Oui, mais...

 

O. Kempf

 

 

Publié dans Clausewitz

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article